Miroir...
D’un œil scrutateur, on regarde un miroir
Mais que pourrait-on y voir
La finesse d’une taille ou la sensualité des lèvres
La lividité d’un visage qui cache une fièvre…
Devant lui se plaît le beau
Qui à se contempler s’émerveille
Un narcisse en devient esclave aussitôt
Pour flatter son ego et nourrir son orgueil
Intense supplice au prix d’un coup d’œil
La laideur y voit son bourreau
Pour l’effroi et l’horreur qu’il éveille
Infligé par tant d’hideur et de défauts
Ouvrir les portes de l’abîme intérieur
Le réfléchir même sous une pâle lueur
Si tel pouvait être le pouvoir d’un miroir
Les yeux verront combien l’âme est noire
Car au fond d’un petit ruisseau
Qui paisiblement sommeille
Ne vivent pas que les vermisseaux
Mais bien de monstres endormis ou en éveils…